La tuberculose multifocale est définie par l’atteinte de deux sites extra-pulmonaires, associée ou non à une atteinte pulmonaire [1Maalej S., Greb D., Bourguiba M., Fennira H., Bacha S., Ben chaabène R., Benkheder A., Drira I. La tuberculose multifocale Rev Mal Respir 2006 ; 23 (HS1) : 48 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Elle est rare : 9 à 10 % des cas [1Maalej S., Greb D., Bourguiba M., Fennira H., Bacha S., Ben chaabène R., Benkheder A., Drira I. La tuberculose multifocale Rev Mal Respir 2006 ; 23 (HS1) : 48 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références], et grave, la mortalité atteint 16 à 25 % [2Soualhi M., Iraqi G., Belkheiri S., Zahraoui R., Chaibainou A., Benamour J., Eddine J., Bourkadi Tuberculose multifocale (palpébrale et pleurale) chez une immunocompétente Rev Mal Respir 2006 ; 23 (3) : 281-284 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Apanage des sujets immunodéprimés (surtout infectés par le VIH), elle peut se voir chez les immunocompétents. L’aspect multiple nécessite un bilan d’extension systématique. Le traitement est souvent lourd.
Notre étude porte sur 20 cas de tuberculose multifocale, colligés à notre service, durant une période de 11 ans (2004–2015).
On note 13 cas (65 %) de sujets masculins, et 7 cas (35 %) féminins. L’âge moyen était de 35ans (adulte jeune) ; extrêmes entre 17 et 65ans. Il n’y avait pas de tares sous-jacentes, ni de traitement au long cours. La sérologie VIH révélée négative. La notion de contage tuberculeux a été retrouvée chez 3 cas (15 %), mais dans un pays d’endémie tuberculeuse comme le nôtre, elle existe souvent, mais n’est souvent pas rapportée. Onze cas (55 %) portaient la cicatrice vaccinale du BCG. L’IDR à la tuberculine revenant positive chez 12 cas (60 %), négative chez 8 cas (40 %). Les localisations étaient essentiellement : pleurale chez 14 cas (70 %), ganglionnaire chez 12 cas (60 %), pulmonaire associée : chez 12 cas (60 %). Le nombre de localisations : 2 chez 6 cas (30 %), 3 chez 10 cas (50 %) et 4 chez 4 cas (20 %). Le diagnostic a été confirmé histologiquement chez 12 cas (60 %), mise en évidence du BK : culture chez 7 cas (35 %), et examen direct chez 1 cas (5 %). Tous les patients ont été traités selon les recommandations du PNLAT : traitement antituberculeux à base de RHZE. L’évolution a été favorable chez 13 cas (65 %), 7 patients ont été confiés à d’autres SCTMR.
La tuberculose multifocale peut atteindre particulièrement des sujets immunocompétents et jeunes (âge moyen 35ans) sans terrain particulier ou de facteurs favorisants, pouvant être expliqué par une soumission à une infestation massive, ou à un retard diagnostic. Afin d’améliorer son pronostic, le diagnostic doit être précoce, et par conséquence le traitement.
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© 2015
Publié par Elsevier Masson SAS.